La Salutobiographie

                                     Ou comment habiter le travail biographique avec la Saluto.

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La Saluto est présente dans mon travail, dans la compréhension de la biographie, de ses défis, de ses ressources, dans la rencontre, la qualité de l’entretien.

En voici un aspect:
La Saluto offre tant de possibilités dans la rencontre, d’intérêt et d’écoute qu’elle procède sans nul doute à créer un contexte où tout semble possible, où tout peut se dire, se partager, sans jugement, sans attente, essayant de ne pas se laisser prendre par les mouvements de sympathie/antipathie vis-à-vis de l’autre, vis-à-vis de ce qu’il dit. Nous essaierons de trouver un espace calme et libre, pour exprimer ce qui se vit au cœur de soi, en utilisant les gestes, la parole, l’écriture, l’art. Cela donne une base stable et un cadre clair au travail biographique. L’accompagnant se doit d’exercer une attitude intérieure chaleureuse, accueillante et assurée.           

C’est la première clé : la stabilité intérieure.

Au cours des séances, nous avancerons ensemble sur le chemin d’une vie. La volonté de faire bouger sa vie, de trouver du sens, de se remettre en question, offre une bonne base pour développer du courage et entendre ce qui cherche à se dire dans une histoire de vie. C’est une expérience intime de rencontre avec soi-même qui se dévoile au fil des séances. Apprendre à mettre à distance cette vie qu’on a l’impression de subir, en l’observant au travers des évènements décris, les replacer dans la vie, avec les lieux, les dates, retrouver une ordonnance temporelle qui permettra une lecture plus objective, est une expérience qui demande du temps. Le temps peut être notre allié si nous ne le pressons pas. Il offre des respirations pour s’ouvrir à son histoire, des intervalles pour approfondir, faire émerger ce qui se cache, mettre en lien ce qui en apparence n’en a pas.                             

C’est la deuxième clé : le temps

Vient alors la question du rapport entre les deux personnes : le participant et l’accompagnant. Ce sera tout l’art de l’accompagnant de rester à sa juste place. Il est engagé dans cette rencontre. Il ne doit pas se considérer ni être considéré comme un savant, un gourou, un maitre. Ce qu’il sait doit servir le cheminement du participant, sans imposer un point de vue. Il cherchera à trouver l’art et la manière pour proposer ou guider sans imposer. Le participant essaiera  de devenir partie prenante, de se remettre en question, de s’engager. C’est ainsi qu’il peut faire pas à pas, les prises de conscience nécessaires.                                                  

                                                  

C’est la troisième clé : Un rapport fraternel entre celui qui accompagne et celui qui est accompagné.

Et enfin pour rendre ce travail biographique efficient, chaque séance doit être une possibilité d’ouverture, de changement, d’expérience nouvelle. Dégager de chaque période un regard neuf, porter son attention sur ce qui a « bougé » depuis la dernière séance ou depuis la première, proposer un autre point de vue permet de rendre les séances dynamiques, du nouveau s’installe et le sentiment de prendre sa vie en main grandit un peu plus chaque fois. L’accompagnant aura, de par son métier, connaissance des bornes, des balises et même des phares qui jalonnent le parcours biographique. Il pourra proposer de s’arrêter sur certaines périodes importantes de la biographie afin de porter une attention particulière qui permettra de donner du sens à l’ensemble de sa vie, et d’ouvrir de nouveaux horizons. La base pour cela c’est la confiance.

                                                                                                                                                                                                           C’est la quatrième clé : La confiance.

Ces quatre clés permettent une qualité de rencontre essentielle à la réussite du travail salutobiographique.

Lorsque j’ai commencé, il y a 10 ans, mon travail s’élaborait avec la carte de vie. C’était l’outil principal pour percevoir le chemin de vie de la personne, ce qu’elle cherche, comment réagir face aux obstacles, comment se saisir de ce que lui offre la vie. Avec cette outil l’individualité peu à peu se manifeste, et un nouveau dialogue s’instaure grâce aux prises de conscience. A l’image d’un pèlerin qui peu à peu, grâce au défi de la marche quotidienne quels que soient le temps et la topographie du terrain, ouvre un nouveau regard sur lui, sur le monde, le participant devient peu à peu le pèlerin de sa propre vie… En tant qu’accompagnante biographique, j’avançais uniquement, mais aussi, grâce aux repères donnés par les grandes phases de la vie humaine.

Aujourd’hui j’utilise dans mon accompagnement la démarche Saluto. Elle permet, par l’écoute active qu’elle demande, d’entendre résonner dès les premiers entretiens la ressource que le participant recherche. Elle se manifestera tout le temps dans tous les récits de la vie quotidienne ou quelle que soit la période de la vie. Avec la Saluto nous pourrions dire que nous actualisons la biographie en sortant de la chronologie du temps…. Dans l’instant il est possible de percevoir l’ensemble du chemin biographique.

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